« Si je n’avais jamais su... » : plongez dans l’univers d’Alex Vérone

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 04 mai 2024
Photo de l'auteur avec devant lui, sur un chevalet noir, son livre sur lequel on aperçoit le tite "si je n'avais jamais su..."
© Alex Vérone

À 58 ans, le major Emmanuel, référent sûreté au Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Haute-Garonne, vient de sortir, sous le pseudonyme d’Alex Vérone, son tout premier roman policier, intitulé « Si je n’avais jamais su... ». Mêlant une intrigue haletante et un grand sens du détail, cet ouvrage réserve aux lecteurs bien des surprises.

Franck est un enquêteur à l’ancienne. Du genre de ceux qui voient tout, qui entendent tout, et dont l’instinct est marqué par des années de terrain et d’expérience. Une sorte de loup un peu solitaire, mais dont le travail et la rigueur sont estimés de tous. Sarah, elle, est un peu différente. Capitaine joyeuse et solaire, elle dirige avec une main de maître la Brigade de recherches (B.R.) de Hyères dans laquelle travaille Franck. Un binôme de choc dont l’existence va croiser le destin de Laure, une jeune femme retrouvée pendue dans son salon.

Au fil des pages et de l’enquête sur la mystérieuse mort de cette jeune femme, la vie personnelle de chacun des deux protagonistes (Franck et Sarah) va venir se mêler à celle de cette inconnue qui va livrer petit à petit ses secrets, jusqu’au dernier, le plus inattendu. À travers ce récit, c’est l’histoire d’hommes et de femmes, de victimes, de bourreaux, d’enquêteurs et de gendarmes, que l’auteur a voulu raconter. Une histoire marquée par sa propre expérience en gendarmerie.

36 ans en gendarmerie  

Entré dans l’institution en 1988, le major Emmanuel rejoint, dès le début de sa carrière, la gendarmerie départementale, où il passera 25 ans. Affecté durant une quinzaine d'années en zone périurbaine dans les environs de Toulouse, il devient OPJ (Officier de police judiciaire) avant de rejoindre, toujours en Haute-Garonne, des brigades plus rurales. Mais après des années de terrain, le major a envie de nouveauté. Il décide alors de changer d’orientation au sein de la gendarmerie et débute une formation de référent sûreté pour devenir, au sein du Groupement de gendarmerie départementale (GGD) de la Haute-Garonne, conseiller technique en sûreté pour l’ensemble du département. « Je conseille les élus, les chefs d’entreprises et les commerçants sur la protection de leurs biens », résume-t-il.

Si son parcours, orienté vers la sécurité publique, n’est pas spécialement marqué par la PJ (Police judiciaire), il réalisera néanmoins de courts, mais intenses, passages en unités de recherches lors de détachements ponctuels, enquêtant notamment sur des enquêtes particulièrement marquantes. « J’ai été détaché sur des affaires criminelles, notamment l’affaire Tremblier (du nom du gendarme Philippe Tremblier, NDLR), le gendarme auxiliaire qui s’était malheureusement fait tuer sur la zone de la Ramée, en banlieue Toulousaine. » Des événements qui vont le marquer et développer chez lui une certaine appétence pour la police judiciaire et pour le souci du détail, propre à de nombreux militaires. Une qualité qui va l’amener, des années plus tard, vers l’écriture.

Neuf mois de rédaction

Le major Emmanuel est un créatif. Avant de se lancer dans l’écriture, et en parallèle de son métier de gendarme, il crée durant plusieurs années des jeux de société d’énigme et des applications, dont deux, basées sur le développement d'outils informatiques, lui permettent d’être lauréat des ateliers de la performance. À la recherche constante de nouveau défi, ce n’est qu’en décembre 2022, suite à la lecture d’un livre, que l’idée d’écrire son propre roman va émerger. « Je ne suis pas un grand lecteur, je lis à peu près une dizaine de livres par an, mais quand je découvre ce mauvais roman policier, je me dis que ce n'est pas possible d’écrire autant d’inepties, autant d'incohérences. Je décide alors de me lancer un défi : sortir un roman en 2023 ! »

Novice en la matière, le major Emmanuel va se renseigner - notamment sur Internet -, durant plusieurs semaines, avant de se lancer. « Pour moi, écrire le roman, c’était un peu un défi, mais un défi qui s’inscrivait là encore dans l’idée de créer, de partager, non plus avec des joueurs, mais cette fois-ci avec des lecteurs. Au début, c’était sans conviction, puisque je ne connaissais ni mon niveau d’écriture, ni l’intérêt que ça allait susciter auprès des lecteurs. »

En un mois et demi, seulement, il réalise un premier jet de 200 pages, posant ainsi les fondations de son roman. Dans cette première esquisse, il pose les grandes lignes de l’intrigue centrale, brosse les premiers personnages, et tend le fil rouge de ce qui deviendra son livre. Durant plus de six mois, il va ensuite peaufiner son ouvrage, le densifier, sous le regard avisé de ses collègues. « J’ai eu environ 25 bêta-lecteurs qui, à leur niveau, m’ont donné leur avis. Sur le premier jet, par exemple, c’était trop militaire, trop rigide. J’ai donc décider de remodeler le style, de donner un peu de volume au roman en retravaillant certaines intrigues, en en ajoutant d’autres... » En octobre 2023, après neuf mois de travail, « le temps d’une grossesse », s’amuse-t-il, le livre est fin prêt.

« Je suis assez irrité par tout ce qu’on peut voir dans les feuilletons ou dans certains livres »

Pour écrire ce premier roman, le plus justement possible, le major Emmanuel a réalisé en amont tout un travail de recherche. Il se rend à plusieurs reprises dans le Lavandou, où il situe son intrigue, afin de décrire le plus précisément possible les actions de son livre. Une volonté d'exactitude qui guide son travail. « Je suis assez irrité par tout ce qu’on peut voir dans les feuilletons ou dans certains romans. Quand on voit un gendarme qui fait une autopsie, moi, ça me rend fou, parce que ça ne se passe pas comme ça. Il y a donc tous ces process que j’ai voulu remettre en avant, en essayant de décortiquer le déroulé de l’enquête, sans que ce soit indigeste, tout en l’intégrant dans l’histoire. » Un pari réussi pour l’auteur qui fera également relire le manuscrit à des camarades d’unités de recherches et d’investigations criminelles.

Dans la construction des personnages principaux, là aussi, rien n'est laissé au hasard. Derrière Franck, nombreux sont les collègues de l’auteur à avoir reconnu un peu du major qu’il est devenu, de son caractère et de son sens de l’analyse. Pour Sarah, le gendarme écrivain reste là plus mystérieux, mais s’explique tout de même sur le titre de son roman. « C’est un peu la seule phrase que la victime aurait pu dire… Si je n’avais jamais su... », précise-t-il, avant de compléter, au sujet de l’image choisie pour la couverture : « C’est un arbre avec de nombreuses ramifications, dont les branches vont dans plusieurs directions, un peu comme l’intrigue. »

Une histoire que le major compte poursuivre avec l’écriture, déjà en cours, d’un second roman, dans lequel le lecteur pourra en apprendre un peu plus sur Franck et Sarah, et sur tous les mystères qui planent encore autour de ces deux intrigants enquêteurs de la Brigade de recherches de Hyères.

Découvrez dès à présent ce premier roman en format numérique.

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